Year
2017
Abstract
Le suicide de Vatel marque l’émergence de la figure du chef-cuisinier dans l’imaginaire de la gastronomie française. A l’exception de quelques maîtres-queues ayant comme Vattel atteint une grande renommée, le cuisinier demeure un artisan de l’ombre. Il faudra attendre le 19ème siècle pour que le cuisinier ne soit plus considéré comme un simple domestique (Balazs, 2009). Aujourd’hui, la figure du chef cuisinier est devenue centrale dans l’univers de la restauration gastronomique. Comme dans la haute-couture, la gastronomie ne passe plus uniquement par la rareté des ingrédients et/ou la délicatesse du travail artisanal du cuisinier mais aussi par le nom et la renommée du chef (Dion et Arnould, 2011). La notoriété du chef devient un élément essentiel pour assoir la renommée d’un grand restaurant. Les critiques gastronomiques mettent en avant le parcours du chef, sa formation, ses créations. Ils évaluent son savoir-faire et sa créativité. De plus en plus de clients vont avant tout chez un chef et non dans un restaurant. La figure du chef-cuisinier est devenue centrale dans l’univers de la restauration gastronomique. Le chef est passé du statut de domestique de l’ombre au statut d’artiste, voir même de célébrité, objet de l’attention et de la fascination des clients et plus généralement du grand public.
DION, D. (2017). La figure du chef cuisinier : alchimie d’un artiste – artisan. Dans: Les gestes culinaires. Mise en scène de savoir-faire. 1st ed. L’Harmattan, pp. 135-144.