Année
2018
Abstract
Le développement de l’activisme actionnarial s’explique en grande partie par la progression de l’actionnariat institutionnel qui représente depuis plusieurs années déjà la majorité de l’actionnariat (6 % environ en 1950 à plus de 70 % aujourd’hui aux États-Unis). Cet actionnariat cible des entreprises sur des questions de gouvernance (composition du conseil, mesures anti-OPA, etc.). Il s’oppose à certaines résolutions, en propose d’autres. En raison des évolutions réglementaires et de la quasi-obligation de voter, les fonds très diversifiés exercent pour beaucoup leurs droits de vote et s’avèrent des actionnaires « actifs » malgré une gestion passive. Plus récemment, l’arrivée des hedge funds a conduit à un mode opératoire nouveau : prise de participations significative suivie d’exigences sur la gouvernance, mais aussi sur la stratégie des entreprises. Les recherches les plus récentes indiquent globalement que l’activisme entraîne une amélioration des performances à long terme. Les prises de participations conséquentes, par des hedge funds en particulier, conduisent parfois à une réorientation de la stratégie, voire à un changement de contrôle, souvent au détriment des autres actionnaires. Peu de résultats sont à ce jour disponibles sur leurs conséquences pour les autres parties prenantes des entreprises.
CHARLETY-LEPERS, P. (2018). L’activisme actionnarial dans l’assemblée générale : quels bénéfices pour les actionnaires et les entreprises ? Revue d’Économie Financière, 2018(130), pp. 195-221.