Année
2008
Auteurs
RAMIREZ Carlos, JEANJEAN Thomas
Abstract
Cet article a pour but de contribuer à l’histoire de la recherche comptable en analysant les facteurs qui permettent d’expliquer le succès des approches dites « positives ». En moins de dix ans, entre 1960 et 1967-1968, la recherche « positive » a pris le pas dans les grandes revues de recherche comptable sur les travaux se rattachant à la tradition « normative ». Les raisons de ce succès ne semblent pas clairement établies. Les propagateurs de l’approche positiviste (Ball et Brown 1968 ; Watts et Zimmerman 1986) mettent bien entendu en avant la fécondité de celle-ci. Leurs critiques soulignent la volonté de puissance, faite d’ostracisme et de dénigrement systématique des approches concurrentes qui les caractérise (Whittington 1987 ; Mouck 1988 ; Williams 1990 ; Mattessich 1995). Alors que les explications fournies par les uns et les autres font plutôt état d’une rupture de la recherche positive avec ce qui l’a précédée, associant ainsi un savoir nouveau à des acteurs nouveaux, nous nous proposons de montrer que l’évolution entre la théorie normative et cette dernière s’est opérée beaucoup plus progressivement. En effet, s’ils ont su tirer parti de la réforme de l’enseignement de la gestion aux États-Unis initiée dès la décennie 1950, les tenants de l’approche positive sont également redevables à leurs prédécesseurs d’avoir amorcé un découplage entre le monde académique et la pratique comptable dans lequel ils se sont engouffrés
RAMIREZ, C. et JEANJEAN, T. (2008). Aux sources de la théorie positive : Contribution à une analyse institutionnelle des changements de paradigmes dans la recherche comptable. Accounting Auditing Control, 14(2), pp. 5-26.