Année
1999
Auteurs
LORINO Philippe, PEYROLLE J.C.
Abstract
Partant d’une série d’exemples empiriques, tels que le passage d’une organisation de la production taylorisée à un travail en ilôts chez un fabricant de skis, la communication fait référence aux travaux de l’économiste américain Harvey Leibenstein sur le « facteur-X » de productivité, à savoir, le « résidu épistémologique » qui apparaît dès que l’on tente de réduire l’ensemble hétérogène que constitue le fonctionnement d’une activité concrète au discours scientifique et technique qui prétend en rendre compte à des fins de contrôle. L’histoire de la pensée économique et gestionnaire montre comment a été adoptée et mise en oeuvre une définition fonctionnelle de l’activité, au détriment d’une définition cognitivie. Une voie opposée, défendue par des théoriciens tels que Wittgenstein et Dewey, consiste à admettre qu’aucun discours rationnel ne peut rendre compte de manière exhaustive et déterministe de l’activité et de ses effets d’apprentissage. Cette position peut être articulée avec les travaux de Leibestein sur l’efficience-X : 1) l’activité n’est pas modélisable de manière prédictive et contrôlable par un tiers, bien que ce soit sur un tel postulat que la plupart des instruments de GRH et de contrôle de gestion aient été élaborés , 2) l’échec des différentes tentatives de contrôle pose la question de la reconnaissance de l’autonomie de l’activité et de l’acteur, qui renvoie à l’autonomie des processus d’action , 3) la reconnaissance épistémologique de l’autonomie de l’activité favorise l’émergence de nouveaux outils de gestion transdisciplinaires.
LORINO, P. et PEYROLLE, J.C. (1999). Enquête sur le facteur X. L’autonomie de l’activité pour le management des ressources humaines et pour le contrôle de gestion. ESSEC Business School.